PEUGEOT 205 GTI : Un sacré numéro… d’emm**ents ! (Partie 1)

40 ans déjà ! C’est à peine si on a vu le temps passer. Ainsi va la vie… (source : Automobiles Peugeot)
Oui, je sais, je sais… un titre un peu racoleur… mais je peux vous dire que vous avez échappé à pire ! Au demeurant, je m’en arroge pleinement le droit. Non seulement parce que c’est mon site et que je veux, naturellement, drainer des lecteurs sur mes premiers articles, mais aussi parce que je m’estime tout à fait légitime pour parler (de manière totalement objective, bien entendu) de cette auto que j’ai possédée et conduite (dans 2 de ses 3 versions) pendant presque 5 ans.
Ma première rencontre visuelle avec la 205 et sa fameuse « râpe à fromage » entre les feux AR remonte à 1983, à travers un grillage donnant sur l’arrière-cour dédiée à l’espace de stockage de la Concession Peugeot Prehel de Rambouillet, ville que mes parents, et moi du coup, nous apprêtions à quitter peu de temps après pour « mon » Sud-Ouest (pas encore) de cœur. Stockée en extérieur, non « préparée » et à la vue de tous quelques jours avant le week-end de son lancement officiel, son ¾ AR ne s’exposait pas ainsi dans les conditions les plus valorisantes.

Couvertures des catalogues de lancement, à gauche le 8 pages, à droite le 32 pages avec son surbandeau papier non glacé agrafé en rajout, fragile à préserver en collection (collection personnelle)
Sur le moment, j’ai eu pour cette voiture, je l’avoue, le même rejet que celui, bien plus tard, pour le C4 Picasso court (B585 de son petit nom) quand, 2 ans avant son lancement, j’ai eu la chance d’en découvrir le prototype au centre d’essais de Belchamp. Une vraie intuition gagnante pour trouver moche, dans les deux cas, une auto qui s’apprêtait à faire un tabac commercial, et que -pire encore- j’aurai l’occasion d’utiliser voire de posséder pendant 5 ans chacune! Bref, passons. Ça n’est pas comme si j’avais fait toute ma carrière dans l’automobile et notamment dans le Produit.

L’événement !… (collection personnelle)
Presque 10 ans après, je finis, à 21 ans, par être, finalement, en quête d’un moyen de mobilité. Pour ceux qui n’ont pas encore entendu parler de ma Sierra Cosworth 4×4, je vous raconterai ici plus tard ce qui fait que j’ai pu trouver quelque menue monnaie pour financer (et assurer) cela… Toujours est-il que je me retrouve acheteur pour la première fois de ma vie. Et devinez quoi ? Cette 205, longtemps dédaignée voire honnie, devient finalement pour moi objet de convoitise… « 205 GTI, what else ? ». Même si, en 1992, elle avait quitté le star system pour passer en catégorie VO, elle avait encore une sacrée aura.

Rapidement devenue une des icônes de la pop culture des années 80, elle partagera notamment la vedette du disque de Serge Delisle
(16ème au hit des clubs !). Admirez la petite dédicace au verso de la pochette… (collection personnelle)
Bon, quand on commence avec un budget ras des pâquerettes, comment dire… on en a pour son argent. 17 000 F pour être précis, pour une 1.6 105 ch blanche du printemps 1984 (une des premières, donc, ce qui à l’époque était un facteur de décote…) avec un bon 122 000 km au compteur et un pack électrique (vitres + verrouillage) optionnel valorisant mais pas forcément fiable à l’usage (mise en bouche pour le reste du système électrique de l’engin). Moquette rouge mythique bien bien délavée, peinture tout aussi passée, le vernis s’étant définitivement fait la malle… Toit ouvrant seconde monte « by Norauto » (presque étanche suivant l’intensité du flux, presque une chance du coup), et volant bois avec une des 3 branches métal bien tordue. La raison en restera à jamais un mystère. Ce volant avait-il « tapé » ? Et la voiture avec ? (a-priori non) Et je ne parle même pas de la raison (tordue elle aussi) pour laquelle un des précédents propriétaires avait imaginé « upgrader » le véhicule avec cet accessoire. La nostalgie m’en poursuivra longtemps, jusqu’à ma XJ8 et son beau (tous les goûts étant dans la nature, hein) volant cuir / bois, d’origine, lui, et dont le matériau est une preuve rassurante, incontestable et définitive de vraie déforestation des plantations de noyers et autres arbres du même genre.
Je sais… « Subway » est considéré comme un des sommets du kitsch des 80’s mais j’assume, j’ai toujours adoré ce film ! L’intro a contribué à hisser la 205 GTI comme icône de la pop culture… dommage qu’elle n’ait pas conservé pour l’occasion son liseré de caisse rouge caractéristique ! Remarquez la façade en faux bois du radio K7 et le bandeau de lunette AR d’origine.
Et l’absence totale de ceintures de sécurité. Une autre époque qui aujourd’hui serait politiquement incorrecte…
(collection personnelle)
Après un aller simple en train depuis Toulouse, plein de rêves et d’impatience, puis un peu de paperasserie, je l’ai ramenée de Saint-Gaudens par un beau jour de juin 1992, fier comme si j’avais un bar-tabac comme disait notre regretté philosophe Coluche. Pensez donc, ma première voiture ! Une 205 GTI qui plus est ! L’intention à court terme (on peut même parler de raison principale d’achat dans une certaine forme d’urgence) était de pouvoir partir en vacances sur la côte Atlantique avec ma copine de l’époque, en convoi avec un ami et sa copine. Bon, dès les tous premiers jours, ça a mal commencé avec « l’accident bête ». Le week-end (tant qu’à faire, niveau loi de Murphy et permanences médicales) qui a suivi l’achat, je me suis méchamment fracturé une incisive avec la portière, pour des raisons qui n’étaient pas liées intrinsèquement à l’auto, mais qui pourraient évoquer « Christine » pour ceux qui ont la référence. A partir de là, j’ai commencé à me forger l’intime conviction que cette chose était très certainement habitée par une présence maléfique, et on en verra d’ailleurs la confirmation au fil du récit.
Une semaine plus tard, nous avons pris la route pour l’Océan, un dimanche matin, pendant lequel j’ai suivi à la radio la première victoire de la 905 au Mans (une de mes passions depuis déjà longtemps). J’avais appris à conduire (je sais, cette transition n’a aucun sens mais c’est comme ça) sur la placide 305 GL Break de mes parents puis sur une brave SuperCinq Diesel de l’ECF à l’embrayage parfois rétif. Du coup, personne ne m’avait encore montré comment « taper » dans la mécanique. Mon ami, avec sa Ford Fiesta 1.4 qui faisait le job mais sans plus, me distançait en permanence sur les petites routes du Gers et ne comprenait pas pourquoi j’étais à la traîne derrière lui (avec une GTI !)… il pensait même que j’avais un souci mécanique. Alors que je ne voulais juste pas monter dans les tours au risque de martyriser, croyais-je, le moteur ! J’ai compris le mode d’emploi et l’utilité de la deuxième moitié du compte-tours beaucoup plus (trop) tard, peu de temps avant de revendre cette auto…
Ces vacances à Seignosse et dans le Pays Basque, rythmées par les sonorités techno-germaniques des premiers albums de U96 et Time to Trance rippés de CD en K7 (!) pour alimenter le poste (sans doute « by Norauto » lui aussi) de la 205, ont rimé avec insouciance, celle de la fin d’année universitaire déjà libérée des examens. Enfin, quoique… ma nouvelle monture m’a vite donné de bonnes raisons de vraiment me fâcher avec elle. Elle m’avait déjà fait ça avant, mais en privé. Le fameux coup de la panne, vous connaissez ? Très simple : vous tournez la clé dans le Neiman et… il ne se passe rien. Pas de démarreur, aucun mouvement d’aiguille dans le combiné d’instrumentation, pas de jus, rien. Flippant déjà quand vous êtes seul. Mais quand ça se passe avec 3 autres personnes, dont 2 jeunes femmes qui comptent sur vous et surtout sur votre moyen de mobilité pour regagner la location de vacances, c’est carrément un grand moment de solitude. Pire : la honte. Alors autant boire le calice jusqu’à la lie (en même temps : pas trop le choix) en faisant appel à Renault Assistance, un « beau » soir sur le front de mer de Biarritz et son soleil couchant pour, devant tout le monde, s’entendre dire que ben, c’était la batterie… Ben non en fait, car ça a recommencé ensuite en dépit d’une batterie neuve. La clé anglaise est devenue ma meilleure alliée, avec elle je tapais sur le démarreur (ou l’alternateur je n’ai jamais su) et en général ça résolvait le problème jusqu’à la fois suivante. Charbons collés ? (hypothèse 30 ans plus tard)
Des rentrées financières que je n’osais plus espérer m’ont permis de convoiter, et de concrétiser, plus puissant à l’automne 92, mais ceci est une autre histoire qui fera l’objet du prochain épisode. Encore a-t-il fallu commencer par me séparer de mon destrier. Je rappelle qu’à l’époque, internet n’existerait pas avant longtemps et Le Bon Coin était dans les limbes du futur. C’est donc grâce à une annonce sur l’hebdo papier « Publi-Toulouse » que j’ai (très rapidement) trouvé preneur pour ma première lionne capricieuse. La vente fut… particulière. J’ai dû aller dans une villa de l’est toulousain, à Balma si je me souviens bien. Il faisait nuit et il pleuvait dru, reçu par un homme, respectable par tout homme moins impressionnant que lui (ce qui était mon cas), qui m’a fait rentrer l’auto dans son garage (l’idée du siècle vu la tolérance du toit ouvrant aux conditions météo du moment). Il l’a brièvement inspectée (mon cerveau ayant, à cet instant, bizarrement connu une amnésie totale occultant tout caprice antérieur du circuit électrique de l’engin), puis m’en a proposé 16 000 F non négociables et payables immédiatement. Alors que j’en demandais 17 000, comme mon prix d’achat… par facilité, ou par paresse, j’ai accepté… J’ai, durant ces instants totalement hors du temps, croisé plusieurs « dames » (ou demoiselles, elles ne se sont pas présentées), plus ou moins court vêtues, dans cette villa pendant la transaction… dont une qui est venue voir l’auto, je suppose qu’elle lui était destinée (et elle l’a validée). L’acheteur m’a payé en liquide (pas le choix), l’équivalent de 4 000 € (constants)… Il m’a ensuite raccompagné jusque chez moi en… Fiat Uno Turbo ! Vraiment très, très curieuse, cette soirée sombre, pluvieuse, digne de l’univers d’Audiard… Dernier souvenir marrant, les billets de banque dans mes sous-vêtements pour ne pas me faire braquer dans la rue, jusqu’à les déposer à la banque 2 jours plus tard. Fin de l’histoire (la première).

1984. Le tout premier catalogue, « tiré à part » (collection personnelle)
Là je ne vous ai parlé que de mes 4 mois avec ma 1.6 105 ch, qui m’avait certes mis le pied à l’étrier de la mobilité, mais qui m’avait déjà fait quelques misères… Et encore vous ai-je passé l’épisode du câble d’accélérateur effiloché qui maintenait le régime moteur à 2 000 ou 3 000 tr/min au ralenti. A suivre, ma 1.9 qui m’a occasionné pas mal d’autres choses en 4 ans et demi (et qui justifiera encore plus le titre de cet article).
Félicitations Philippe…
C’est un beau roman, c’est une belle histoire…
Et surtout c’est la tienne !
Hâte de lire la suite
Merci beaucoup Eric !
Très sympa ce site,
hâte de lire la suite,
J’ai vécu un même parcours professionnel …dans le groupe PSA,
Merci beaucoup
Merci beaucoup François ! Je vais forcément beaucoup parler de PSA, pour y avoir travaillé pendant 20 ans !
👏👏👏 Philippe….
À quand la suite??@
Merci Franky !
La suite de cet article dans 2 semaines à peu près… il est en finalisation.