Opel et le foot, dans les années 90, c’est, au choix, une histoire d’amour et / ou une stratégie de sponsoring réfléchie et cohérente, qui peut aussi être liée, dans les 2 hypothèses, aux centres d’intérêt et hobbies des dirigeants les plus haut placés de l’entreprise… Dans la 1ère moitié de cette décennie, on retrouve trace d’un certain nombre de séries spéciales en rapport : « Euro 92 », « World Cup » en 94, « Euro 96 », toutes sur base d’autos de segment B (Corsa, Tigra) ou M1 (Astra). Opel France sera également sponsor du PSG pendant 7 ans. Le sponsoring de la Coupe du Monde 98 n’a donc rien d’incohérent. Quel en fût le ticket d’entrée ? Mystère pour l’immense majorité des gens y compris les salariés de l’importateur français, ce contrat s’étant négocié, a minima, au niveau de GM Europe.

La machine se met donc en marche à partir de la rentrée 97, avec les moyens du bord : j’ai notamment souvenir de la grande bâche montée sur ce qui était à l’époque le magasin pièces de rechange (« PR ») d’Opel France, à Gennevilliers, qui avait accueilli le Siège Social jusqu’à son déménagement à Argenteuil, bâche qu’il était difficile de louper quand on circulait sur l’A86 intérieure… Il y eut aussi, en toute logique, une déclinaison sur le Produit, Corsa et Tigra.

De mon côté, je suivais tout ça avec… disons, une certaine distance. Niveau intérêt sportif, j’ai toujours éprouvé une exclusivité certaine pour le sport auto, qui ne s’est jamais démentie. Le foot, comment dire… ça m’indiffère et je n’aurais jamais eu l’idée d’aller assister à un match quel qu’il soit.

Et pourtant… Nous apprenons par un beau jour du printemps 98 que tous les salariés Opel France, du manutentionnaire PR au membre du Comité de Direction, vont être invités à assister à un match du 1er tour de la Coupe du Monde, en l’occurrence France – Arabie Saoudite. J’avoue que dans un premier temps, je ne réalise pas du tout la valeur de ce cadeau, à tel point que le titre de cet article a failli être « de la confiture donnée à un cochon ». Je me demande même… si ça vaut le coup et si je vais y aller. Bon, si, quand même, après réflexion. C’est marrant, je ne m’étais fait aucun nœud de ce genre au cerveau quand, quelques semaines auparavant, j’avais été invité (toujours par Opel France) à aller assister à la manche du Trophée Andros à Super Besse où couraient les Tigra !

Les services Promotion et Communication font ça bien. Ça commence avec l’envoi des billets en interne, avec pochette spécifique contenant ce que vous avez en tête d’article.

Ça se poursuit avec les cars affrétés en service spécial pour nous emmener jusqu’au Stade de France. Sur place, rien à dire, c’est quali. Nous sommes dans le bas des tribunes, pas très loin de la zone de corner. C’est une belle fin d’après-midi de juin 98, le soleil est doux et commence à décliner tranquillement. Le match commence, et mon rapport d’étonnement aussi. Je suis surpris par la vitesse de jeu « en vrai ». Je suis amusé par le réseau de téléphones portables (déjà !) complètement saturé à la mi-temps (et pourtant tout le monde était loin d’en être équipé !). Et à la fin du match je n’ai pas vu le temps passer. Au final un très bon souvenir et, avec le recul, la conscience d’avoir vécu un événement particulier. Qui ne m’a pas inoculé pour autant le virus d’aller voir un autre match…

L’anecdote ne se termine pas tout à fait là. Pour accompagner cet événement en communication interne, un petit concours fut organisé parmi les salariés. Question : quel sera le score de ce fameux match ? Question subsidiaire : à quelle minute sera marqué le 1er but ? Eh bien devinez quoi… la chance royale du débutant, oui, celui qui n’y connaît rien, et joue au pif sans se faire aider : moi. Moi qui pronostique le bon score de 4-0. Moi encore qui suis le 2ème plus proche de la minute du 1er but, avec 26ème minute au lieu de 36ème… A la clé quelques goodies, mais surtout une petite fierté amusée.