OPEL ASTRA G : CDD pour une CDi ! (partie 3)

Eté 1999, petite pause sous le soleil de plomb espagnol pour laisser souffler les mécaniques et -surtout- les hommes…
A 28 ans, nous avions la vie devant nous ! (collection personnelle)
N’ayant aucune raison d’éprouver une quelconque rancune envers l’Astra G après notre accident, et faisant fi de toute superstition, j’en ai, très logiquement, repris une.
L’urgence du moment m’a d’abord fait me tourner vers un remplacement par une Vectra B Break évoquée ici. Mais je continuais à trouver désirable cette auto moderne qui par ailleurs répondait au mieux à mes besoins et nous avait protégés efficacement. J’en ai donc commandé une autre, avec le plaisir de me la confectionner sur mesure cette fois-ci : toujours 2.0 16V CDi mais en Vert Jungle (une sorte de vert anglais très sympa même s’il allait moyennement à la voiture) et surtout avec l’option toit ouvrant électrique ! C’est ma première auto équipée de la sorte et j’avoue que je n’en suis pas peu fier, d’autant que dans cette teinte et cette combinaison, c’est une voiture rare que je ne croiserai jamais à l’identique.
Dans la foulée de la livraison, nous partons en duo automobile avec un ami de l’époque qui avait une auto équivalente, une très désirable elle aussi 306 XSi. Souvenir inoubliable d’avoir descendu toute la côte méditerranéenne jusqu’en Andalousie à 200 km/h de moyenne, à une époque où on pouvait rouler très fort en Espagne sans crainte ni conséquences ! Sans qu’elle soit très démonstrative, j’apprécie son efficacité, son confort postural et acoustique, et toujours un peu moins son moteur qui fait le job mais sans éclat pour ses 136 ch. Il lui manque également une clim auto, qu’elle recevra quelques millésimes plus tard.
Ce trajet nous permettra, bien involontairement, de dormir dans un hôtel de passe à Valence, puis de découvrir les autoroutes andalouses de l’époque, avec leurs paysages de western et leurs surprises dont des cassis surgis au beau milieu de nulle part, nécessitant une vigilance constante !
Un peu après, nous avons l’occasion de pousser jusqu’à Tarifa où, pour accéder aux plages, je me vois obligé d’emprunter des chemins étroits bordés d’épineux. Le beau vernis de ma carrosserie n’apprécie pas du tout et en porte les stigmates ! Cela me contrarie d’autant plus que je dois restituer cette auto à l’issue de sa période de Location Longue Durée et que je risque d’être pénalisé à cette occasion. De retour à Paris, je cherche donc une solution et mon stagiaire de l’époque me propose de me prêter du polish en m’expliquant le mode d’emploi. Me voilà parti pour essayer cette solution miracle ; sachant que dans ma courte carrière d’automobiliste je n’avais jamais testé ce type de produit, je ne savais par conséquent pas à quoi ça ressemblait… Pour commencer, je me mets à étaler avec application et confiance ce liquide blanc épais sur mon aile avant gauche, et j’attends sagement le temps de séchage… Puis j’attaque le polissage / lustrage. Et là, horreur : le produit ne part pas du tout ! Je re-essaie, re-re-essaie… rien à faire, c’est sec et j’ai une aile toute blanche. Paniqué par le résultat de cette expérimentation, je vais en désespoir de cause toquer à la porte d’une carrosserie toute proche et heureusement ouverte en ce samedi après-midi. En bon samaritain, il résout -gratuitement- le problème avec une lustreuse et une bonne dose de pitié teintée d’amusement ! Il s’avérera après coup que mon stagiaire a confondu les bidons dans son garage et qu’il m’a passé… de la peinture… Plus de peur que de mal mais ma tentative de rénovation s’arrêtera là, sans conséquence d’ailleurs lors de la restitution au terme prévu -cette fois-ci- du CDD de ma CDi…
J’aurai une troisième CDi (rebaptisée Sport entre temps), 2.0 16V et Rouge Magma comme la funeste première, mais avec sellerie cuir -de piètre qualité-. Il s’agit d’un des véhicules précédemment exposés sur le stand du Mondial de Paris 2000, recyclé ensuite comme véhicule de service pour le Field dont je fais alors partie. Remis à niveau à l’issue de ces 2 semaines de torture test, il ne me laissera pas de souvenir particulier en 15 000 km d’utilisation, en dehors d’une odeur intérieure franchement désagréable (liée au cuir je suppose).
Au global, en plus de m’avoir marqué à divers titres, l’Astra G était une bonne auto, qui connaîtra un honnête succès commercial en Europe, mais pâtira d’une image insipide, liée à la fois à un manque de personnalité et à une fiabilité erratique notamment en diesel. Pour sa rareté et en témoignage de son époque, une OPC ne déparerait pas dans une collection éclectique…