OPEL ASTRA G : CDD pour une CDi ! (partie 2)

Août 1998, Benidorm, ma première Astra CDi… immatriculée CDD ! D’où (en partie) le titre de l’article. (collection personnelle)
Après avoir vécu Astra, mangé Astra, dormi Astra tout au long de la dernière année de son lancement, quoi de plus normal pour moi que d’en vouloir une ? Et ce d’autant plus que ça collait plutôt pas mal avec mes besoins automobiles du moment, mieux que la Vectra en tout cas. Au final, j’en aurai 3, avec des fortunes diverses et variées…
La première voiture neuve que j’allais pouvoir (toujours en location longue durée) choisir et non prendre sur stock ! Enfin… pas tout à fait. En cette période de montée en cadence, pour pouvoir avoir l’auto pour partir en vacances pendant l’été 1998, le timing faisait qu’il me fallait contremarquer (c’est-à-dire prélever / réquisitionner) une auto déjà en en-cours de production, ce qui limitait les choix. Et ce d’autant plus que, comme par hasard, j’avais une idée bien précise de l’objet de mon désir : une 2.0 16V 136 ch CDi, CDi étant la déclinaison sportive « Canada Dry » de l’Astra G avant l’arrivée de l’OPC. Du coup, pas de choix d’options, et je transforme une pré-commande de stock en jetant mon dévolu sur une couleur un peu clivante, très GTI dans l’esprit, et peu mise en avant dans la Communication sur cette auto sage : Rouge Magma (non métal). Au passage, grâce à son moteur, elle vient dotée en série des magnifiques jantes 16’ double 5 branches.
Finalement livrée en temps et en heure, je peux savourer une auto au gabarit plus en rapport avec mes besoins, moderne (ah, les compteurs fond blanc rétroéclairés…), moins pataude, mais toujours aussi insipide au niveau moteur (même si correct dans l’absolu), et avec une finition intérieure parfois un peu limite (boutons de lève-vitres…). Rapidement, elle me fait un mauvais coup en refusant catégoriquement de démarrer (205 GTI, sors de ce corps !) alors qu’elle a à peine 3 chiffres au totalisateur kilométrique… J’en suis quitte pour la voir partir sur un plateau accompagnée de mon amour-propre de nouveau « propriétaire » (enfin, locataire). Récupérée une semaine après sans autre explication qu’un contacteur de Neiman… ni sans autre souci de ce genre par la suite, à commencer par un été espagnol sans histoires.
1998 donc, week-end de la Toussaint, réputé pour être l’un des pires au niveau sinistralité routière. Nous prenons la route pour le Pas de Calais le vendredi soir avec ma compagne et future épouse, à qui je laisse le volant, me sentant un peu fatigué pour conduire. Cela fait 1 an que nous nous connaissons et j’ai eu peu l’occasion de lui passer le volant jusque-là ; et, dans les faits, elle n’a pas encore accumulé beaucoup d’expérience de conduite, notamment de nuit.
Le temps est clair et la circulation moyennement dense sur l’A16. Elle roule à son pied, entre 150 et 160 km/h. Nous passons Beauvais, Amiens, Abbeville… un bon CD de Techno diffuse généreusement ses basses hypnotiques… peut-être un peu trop. Dans une légère courbe à droite, je prends soudain conscience d’une trajectoire qui s’élargit anormalement vers l’extérieur et le rail de sécurité. Je réagis instantanément en lui demandant ce qui se passe ; elle revient brusquement à un état d’éveil normal et, par -mauvais- réflexe, donne un grand coup de volant dans le sens opposé. Ce qui aurait été peut-être pardonné par un ESP quelques années après ne fait qu’appeler une sanction immédiate : glissades, dérapages et 360° sur toute la largeur de la chaussée, puis, à l’occasion d’une mise à l’équerre de l’auto, retournement en tonneau, fin de glissade et immobilisation sur le toit dans une âcre odeur de brulé.
Nous nous retrouvons donc la tête à l’envers, à la perpendiculaire de la circulation, sur la voie de droite, et je crains tout de suite le suraccident. Nous nous détachons, tandis que je vois des phares qui foncent sur nous dans la nuit. J’arrive à sortir par ma vitre qui avait explosé sous le choc, j’agrippe ma conductrice et je la traîne vigoureusement sur le bitume pour nous mettre au plus vite en sécurité derrière la glissière. Par chance, nous n’aurons aucun préjudice physique en dehors de coupures dues à des bris de verre, et les dommages collatéraux se limiteront à un suraccident matériel derrière nous. Il n’en sera bien sûr pas de même au niveau émotionnel… Et c’est le fourgon de la Gendarmerie autoroutière qui nous amènera finalement à bon port à Boulogne-sur-Mer, déposés au pied de notre adresse d’arrivée s’il vous plait !
Le lendemain, je ne résiste pas à l’envie expiatoire d’aller constater les dégâts, d’autant que j’ai des effets personnels à récupérer dans l’auto. Les images parlent d’elles-mêmes, et je suis à peu près sûr que c’est la première Astra G 2.0 16V qui partira à la casse en France ! Le CDD de ma CDi a pris fin plus tôt que prévu…

Clichés de qualité médiocre -on était encore en argentique et surtout la lumière était mauvaise-
mais suffisants pour se rendre compte des dégâts… (collection personnelle)

De tous les panneaux de carrosserie, seul le hayon était intact ! collection personnelle)

C’est à mon niveau (passager AVD) que la déformation a été la plus prononcée,
mais la structure a bien joué son rôle protecteur, sans airbags latéraux ni de toit.
Impossible de ne pas repenser au claim de la pub de lancement : « Et pourtant, vous n’en demandiez pas tant ! » … (collection personnelle)
Morale de l’histoire : ma future épouse reprendra le volant au plus vite (2 jours après) sur l’autoroute afin d’évacuer le traumatisme, mais elle en gardera pour toujours un blocage pour la conduite de nuit, dont je ne serai plus très adepte non plus. Par contre, quelques mois plus tard, je croiserai entre 200 et 220 km/h, et 15 ans après j’établirai mon record personnel (à ce jour) à plus de 240 !
Sans aucun motif de rancune envers cette auto qui a réagi sans vice et nous a protégés efficacement, et sans superstition, j’en aurai 2 autres, mais l’urgence du moment me fait me tourner vers une Vectra B Break évoquée ici…
Hello.
Bien que n’étant plus chez Opel/GM France au moment de l’accident, je me souviens de cet épisode à la conclusion somme toute « heureuse ».
Par contre je n’avais pas eu connaissance de cette immatriculation « CDD » pour le moins croustillante s’agissant de nos amis d’Argenteuil.
En ce qui me concerne et dans des circonstances différentes et un accident jamais élucidé, j’ai à mon « actif » une Lexus IS300h, sans doute aussi la première détruite en France qui a fini sa carrière dans un fossé de l’A10.