CITROËN C4 PICASSO (B585) : LES VOITURES HEUREUSES N’ONT PAS D’HISTOIRES…
Mon deuxième C4 Picasso HDi 110 BMP6 Exclusive était, aux jantes près, dans cette configuration Bleu Tivoli avec intérieur velours beige.
(source : citroen.com)
Avec le C4 Picasso première génération (code Projet B58), on est en plein dans le grand Citroën des années 2000, soit une synthèse de ce que sait alors faire de mieux le Groupe PSA en réponse à un cahier des charges donné : le monospace de milieu de gamme. Et comme ça répondait bien également à mes besoins du moment, j’en ai eu 5, tous en 5 places (B585).
Comme je l’ai déjà écrit par ailleurs, je n’ai pas éprouvé une attirance spontanée pour C4 Picasso 5 places (B585). Autant j’ai été séduit par C4 Picasso 7 places (B587) que je trouve tout de suite très statutaire, très moderne et naturellement placé pour succéder à C8, autant je ne suis pas emballé par la version courte dont je découvre, deux ans avant son lancement, la pré-série par un beau mais froid matin printanier au centre d’essais de Belchamp (l’équivalent à l’époque de La Ferté Vidame pour Peugeot, qui avait mené le développement dynamique de B58 avant de mener celui du 3008 basé sur la même plate-forme). Je ne raffole pas de cette nouvelle interprétation du monospace dont jusqu’alors les feux AR verticaux étaient un marqueur identitaire, alors qu’ici les feux horizontaux le « berlinisent » un peu et choquent mon conformisme. Même l’effet de style de la « vague » qui caractérise la porte AR ne trouve pas plus grâce que ça à mes yeux alors qu’on pourrait le voir comme un clin d’œil nostalgique à la ceinture de caisse « brisée » de la XM. Bref, je ne suis pas fan, ce qui n’aura -sans surprise- aucune importance à l’échelle de l’Histoire, qui retiendra une belle carrière commerciale de ce C4 Picasso 5 places.
Même si cela m’a heurté esthétiquement, le choix de feux AR horizontaux, novateurs à l’époque sur un monospace,
était très certainement excellent. (source : citroen.com)
Ce n’est donc pas le style qui me fait passer de la berline M1 (C4) au monospace M1. Ce n’est pas non plus un besoin impérieux d’espace supplémentaire. Quoique… non, quand je signe le bon de commande, je n’ai pas encore dans les critères de choix cet élément supplémentaire que je ne tarderai pas cependant à devoir intégrer…
Non, c’est tout simple, dans la ligne de mon goût pour les transmissions automatisées qui m’a amené à avoir mes dernières C3 et C4 : C4 Picasso devient la seule offre « BVA like » accessible en Location avec Option d’Achat chez PSA. Pour être précis, il s’agit de la combinaison du HDi 110 avec la nouvelle Boîte Manuelle Pilotée 6 rapports. Une lointaine (?) descendante de la catastrophique Sensodrive mais, promis, juré, elle n’a plus rien à voir…
Je me retrouve donc locataire au printemps 2008 de mon premier C4 Picasso, un HDi 110 Exclusive BMP6 Noir Onyx avec velours matinal (beige) qui contraste très bien avec la teinte extérieure. Je découvre un véhicule hyper moderne avec une impression de volume intérieur saisissante, surtout pour sa longueur, et une luminosité impressionnante. Il faut dire qu’en plus, j’ai pris, fidèle à mes goûts, l’option toit vitré panoramique, sans même l’avoir vue sur aucun véhicule. Une erreur que, après usage, je ne referai pas : autant le pare-brise panoramique, de série, amène un vrai plus aux occupants AV, autant le toit vitré ne présente pour eux aucun intérêt ! Il ne commence en effet qu’à l’arrière de la tête, ce qui lui enlève pour moi tout plaisir égoïste.
On voit bien ici l’inintérêt total du toit vitré pour les occupants AV.
Admirez au passage la luminosité et l’ingénieux système de rail pour déployer les pare-soleil AV. (source : citroen.com)
Cette auto va assez vite enchaîner deux premières : première fois que nous allons dans notre villégiature estivale habituelle d’Ibiza en voiture depuis le continent, dans un confort remarquable, et surtout… première fois que nous passons à plus de 2 occupants ! En effet, à l’automne suivant, ce C4 Picasso sera la première voiture que connaîtra notre fille à l’occasion de son retour de la maternité. Nous apprécierons pendant plusieurs années, avec lui puis ses successeurs, la praticité, le volume du coffre et l’espace aux places AR pour loger poussette, nacelle, lit parapluie… avec cette question lancinante : mais comment font les gens avec enfant(s) en bas âge que nous voyons voyager en C3 ou Clio pour caser tout le nécessaire ?
Les deux jalons de la vie de mon premier C4 Picasso. Outre une transaction de vente fluide, je garde le souvenir d’une très bonne relation avec mon acheteur, avec qui je suis d’ailleurs resté en contact et qui lit peut-être ces lignes… (collection personnelle)
Bien qu’en location, je le revends, comme j’en ai la possibilité, au bout d‘un an, dans de bonnes conditions financières ; ce sera d’ailleurs la toute dernière voiture PSA que je revendrai. Dans la foulée, je reprends le même mais en Bleu Tivoli, la couleur « flashy » de communication spécifique à la carrosserie 5 places. Un choix osé pour un monospace, que je ne m’autorise que parce que je sais que je n’ai pas à le revendre ; un coup de cœur de prime abord mais qui finira par me lasser. Un an plus tard, je reprendrai, faute d’autre possibilité décalée disponible, une valeur sûre, (au hasard) un Noir Onyx intérieur velours beige, qui m’occasionnera quelques soucis supplémentaires par rapport à son jumeau précédent, avec divers accrocs carrosserie (peinture) qui me seront en partie facturés à la restitution.
Une planche de bord moderne (qui reprend entre autres le système de commandes de clim déportées inaugurées par l’Espace 3) et très logeable. Avec l’aide de scratch, je transformais le miroir de surveillance enfants en support pour fixer le Coyote… (source : citroen.com)
Toujours pas d’alternative en transmission automatisée disponible en Location avec Option d’Achat, un produit qui matche bien avec nos besoins (ponctuels)… Du coup, au bout d’un an, j’en reprends encore un, dans sa version restylée (il fallait avoir l’œil pour le remarquer…), et dans la nouvelle motorisation HDi 150 ouverte à la Location avec Option d’Achat, toujours avec BMP6. Bon, à vrai dire, les 40 chevaux supplémentaires, il fallait être adepte de la méthode Coué pour les trouver ! Je prends un Gris Fer, couleur plutôt chic et mainstream, et j’innove avec un garnissage velours anthracite, histoire de changer. Et pour finir, un an après, je renouvelle avec le dernier, à nouveau en HDi 150 BMP6 Exclusive, mais en Bleu Kyanos (foncé) avec un retour au velours beige.
Dans le cadre très contraint du choix de la Location avec Option d’Achat, on s’efforce de varier les plaisirs comme on peut,
entre motorisations, couleurs extérieures et intérieures… (collection personnelle)
Vous aurez sans doute remarqué que, contrairement aux récits précédents, il n’y a pas eu grand-chose de croustillant à se mettre sous la dent en termes d’« emmerdes » pour justifier le « claim » de ce site… juste parce que je n’allais pas les inventer ! Une tranquillité absolue pendant 5 ans… Allez, tout juste un dysfonctionnement de correcteur d’assiette AR pneumatique sur mon Bleu Tivoli, avec des bips intempestifs et incessants d’alerte au plus mauvais moment, pendant un week-end de visite de mes beaux-parents, mon beau-père allant jusqu’à prendre position dans le coffre pendant le roulage pour comprendre d’où pouvait venir le problème ! Dysfonctionnement qui sera rapidement corrigé en garantie dans le Réseau.
Le bouton de commande du fameux correcteur d’assiette AR pneumatique facétieux sur mon Bleu Tivoli… (source : citroen.com)
Et sinon ? À part un accrochage non responsable, rien, que tchi, nada, d’où l’accroche de cet article : « Les voitures heureuses n’ont pas d’histoires », qui, au-delà du clin d’œil au titre d’un roman, fait surtout allusion au fait que mes C4 Picasso n’en ont pas eu non plus. Loin de moi l’idée de passer sous silence tous les soucis qui ont plu sur le C4 Picasso pendant la suite de sa carrière : volant moteur sur HDi 110, délitement de la mousse du siège conducteur… Simplement, sur des autos que j’ai toujours rendues à maximum 12 mois et 15 000 km, je n’ai eu droit qu’au meilleur (et j’en suis conscient).
Qu’en retenir ? De mon expérience là encore :
- un très bon produit, lumineux, volumique, pratique, bien pensé et bien conçu ;
- une excellente routière au long cours très confortable, taillée pour avaler du kilomètre en famille ;
- mais une voiture avec un centre de gravité haut, et un poids et une inertie prononcés, qui muselaient la puissance et toute velléité de conduite sportive ;
- un encombrement en largeur qui m’a bien entraîné pour avoir le compas dans l’œil pour les limousines que j’ai eues par la suite ;
- une Boîte Manuelle Pilotée qui certes était en progrès par rapport à la Sensodrive (pas difficile…) mais qui restait très, très inférieure à l’onctuosité d’une vraie boîte auto, avec un « effet de salut » encore très prononcé au passage des rapports quel que soit le moteur (HDi 110 ou 150).
Même si ce produit était assez loin des prestations de ceux qui l’ont suivi quelques années après dans mon garage, je ne peux m’empêcher d’en garder une certaine nostalgie : nostalgie d’une époque, et nostalgie d’une certaine philosophie de la route. Certes, au bout de 5 ans, il n’est pas incompréhensible que je m’en sois lassé, mais j’avoue avoir beaucoup apprécié, voire aimé, ce C4 Picasso, finalement…